Cette rencontre, organisée par le Pnls en partenariat avec l’Organisation non gouvernementale (Ong) Alliance Côte d’Ivoire et avec l’appui financier de Reach Africa, vise à doter le gouvernement d’un document stratégique pour faciliter l’adoption des recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) sur le Lenacapavir, un médicament préventif contre le Virus de l'immunodéficience humaine (Vih), administré deux fois par an.
Dr Offia Coulibaly Madiarra, Directrice exécutive de l’Ong Alliance Côte d’Ivoire, a souligné l’importance de cette initiative dans la perspective d’éliminer le Vih/Sida d’ici à 2030, conformément aux objectifs mondiaux. « Bien que la Côte d’Ivoire ait réalisé des progrès considérables, avec une prévalence passée de 12 % en 2000 à 1,7 % en 2024, les nouvelles infections demeurent préoccupantes. En 2024, 8 209 cas ont été enregistrés, dont 18 % chez les jeunes de 15 à 24 ans », a-t-elle rappelé.
Face à ce constat, elle a insisté sur le rôle déterminant des innovations scientifiques. La PrEP, qui consiste à administrer des antirétroviraux à des personnes séronégatives mais exposées au risque d’infection, a déjà montré son efficacité. Cependant, sa forme orale, utilisée depuis 2019 en Côte d’Ivoire, rencontre des difficultés d’observance à long terme.
Le Lenacapavir, nouvelle molécule validée par l’Oms en juillet 2025, vient révolutionner la prévention. Il s’agit d’un traitement injectable administré deux fois par an, avec une efficacité proche de 100 % et une bonne tolérance. « C’est une innovation majeure. Elle offre une alternative pratique à la prise quotidienne de comprimés et pourrait considérablement réduire les nouvelles infections », a affirmé Dr Coulibaly.
La Côte d’Ivoire se positionne ainsi comme pays pionnier en Afrique francophone dans la préparation de l’introduction du Lenacapavir. Depuis juin 2025, une étude d’acceptabilité a été conduite par le Pnls et Alliance Côte d’Ivoire, avec le soutien de Reach Africa, pour évaluer la faisabilité et la perception de cette innovation. « L’élaboration de cette note politique est essentielle pour démontrer la volonté du pays et encourager les partenaires internationaux à soutenir les premières phases pilotes, avant une généralisation prévue d’ici 2027 », a précisé la Directrice exécutive.
En attendant la disponibilité effective du Lenacapavir, prévue entre 2026 et 2027, Dr Offia Coulibaly Madiarra a encouragé les populations à poursuivre la prise de la PrEP orale, disponible dans les Centres de santé. « C’est comme une forme de vaccin contre le Vih. Une fois le Lenacapavir introduit, la Côte d’Ivoire fera partie des premiers pays africains à en bénéficier. Nous comptons sur cette innovation pour accélérer la fin du Vih/sida dans notre pays », a-t-elle dit.
Représentant le Directeur général de la Santé, Dr Guessan Bi, Conseiller technique, a souligné la nécessité d’une implication rapide et structurée de l’État pour concrétiser cette avancée. « Nous devons montrer que la Côte d’Ivoire est prête. Cette note politique doit préciser à qui s’adresse le produit, comment il sera administré et suivi. Il faut des propositions réalistes pour rendre le Lenacapavir disponible le plus tôt possible », a-t-il déclaré.
Selon lui, cette démarche représente une opportunité stratégique pour « réduire davantage la prévalence du Vih et protéger efficacement les populations les plus exposées ».
