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Interview / Avant le Kenya et les Seychelles Emerse Faé (Sélectionneur des Eléphants) : « On a notre destin entre les pieds... Il faudra faire le boulot pour aller à la Coupe du monde »

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Publié il y'a 3 semaines
12.09.2025
Le chapeau

La Côte d’Ivoire a été tenue en échec (0-0), le mardi 9 septembre 2025, par le Gabon, en terre gabonaise, lors de la 8ᵉ journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2026. Malgré ce nul, elle conserve la tête du groupe F. En conférence de presse d'après-match, Emerse Faé, le sélectionneur ivoirien, a fait savoir que son équipe ira chercher la qualification face aux Seychelles et au Kenya en octobre prochain.

 

Coach, vous visiez la victoire mais vous repartez avec un match nul face à une équipe du Gabon que vous qualifiez de très solide. Dans ce contexte, est-ce que ce point vous satisfait malgré tout ?

Emerse Faé : Je pense que le scénario parfait, ça aurait été de gagner aujourd’hui. Après, on est tombé contre une très belle équipe, franchement. Très belle équipe du Gabon, qui nous a posé pas mal de difficultés, qui s’est créée des opportunités. On savait qu’on allait tomber contre une bonne équipe. Ils nous ont fait réfléchir, ils nous ont fait transpirer. Et quand c’est comme ça, c’est bien de ne pas perdre. Les matchs comme ça, il faut savoir ne pas les perdre. Quand on ne peut pas les gagner, il faut au moins rentrer avec le point du nul, ce qu’on a fait. On aurait aimé leur faire un petit coup en marquant sur l’une de nos opportunités en contre qu’on a eues. Mais malheureusement, on sort avec un match nul.

Êtes-vous soulagé ?
Oui, quand on regarde la physionomie du match, c’est quand même un soulagement de partir d’ici avec un point. Ce qui est important, c’est qu’on garde la tête du groupe. Ça veut dire qu’on a notre destin entre les pieds. Il va falloir maintenant aller valider notre ticket lors des deux prochains matchs qui vont arriver très vite. Il faudra faire le boulot pour aller à la Coupe du monde.

Une assertion populaire dit que la meilleure défense, c’est l’attaque. Au terme de cette huitième journée, la Côte d’Ivoire n’a encaissé aucun but. Est-ce que c’est finalement le point fort de votre équipe ?
Quand on regarde les statistiques, on est obligé de le reconnaître. On aimerait être une équipe qui marque des buts. Sur le dernier match, on s’est créé pas mal d’occasions. On n’a pas su les mettre au fond. Là, c’était un peu plus compliqué. On a eu plus de mal à poser notre jeu. On a eu plus de mal à maîtriser le ballon. Comme je l’ai dit, les Gabonais nous ont posé des problèmes. On a quand même eu quelques opportunités qu’on aurait dû mieux gérer. Mais comme je l’ai dit tout à l’heure, le plus important, c’est de repartir d’ici sans avoir perdu. C’est toujours un bonus de ne pas avoir encaissé. Pour l’instant, on doit constater qu’on est plus forts défensivement qu’offensivement.

À Abidjan, en conférence de presse, vous aviez dit que vous alliez déjouer les plans du Gabon. À Libreville, vous avez promis de repartir avec trois points. Finalement, êtes-vous déçu par cette rencontre ?
Je ne suis pas déçu par la rencontre parce qu’on n’a pas encaissé, on n’a pas pris de but. Après, oui, on aurait aimé jouer différemment. Mais il y a un adversaire qu’il faut respecter, qui nous a aussi posé des problèmes et qui avait envie de gagner pour prendre la tête du groupe. On avait dit qu’on venait pour gagner mais je n’ai jamais promis qu’on allait gagner. Je ne me serais jamais permis de dire ça, sachant qu’on jouait un adversaire de qualité. Mais c’est vrai que je m’attendais à ce qu’on soit un peu plus propres dans notre jeu de possession. Malheureusement, comme je l’ai dit, il faut toujours tenir compte des adversaires. Ils ont fait un très, très bon match aujourd’hui, poussés par leurs supporters. Donc, on n’a pas fait le match qu’on voulait. Mais, comme je l’ai dit, le plus important quand on sort d’un match comme ça, c’est de ne pas le perdre. Et de ne pas encaisser de but.

Vous affronterez les Seychelles et le Kenya lors des prochaines journées. Au regard de leurs niveaux, est-ce que la messe est dite en votre faveur ?
Si on regarde les effectifs, bien sûr, on ne va pas se mentir : ce serait une grosse faute de notre part de ne pas assurer la qualification lors des deux dernières journées. Mais c’est le foot. Vous savez, tout peut arriver. Il suffit qu’on arrive là-bas en pensant qu’on est déjà qualifiés, qu’on soit un peu moins concentrés, qu’on soit un peu suffisants, et tout peut arriver dans le foot.

Coach, vous prenez encore un point à l’extérieur, comme au Malawi contre le Kenya, sans marquer ni encaisser. Quelle analyse faites-vous de vos matchs à l’extérieur ?
L’analyse que je fais de nos déplacements, c’est la même que pour nos matchs à domicile. Parfois, on arrive à se créer beaucoup d’opportunités. Parfois, c’est plus compliqué, comme ce fut le cas à Meknès contre le Burundi, ou ce soir face au Gabon. Le constat, c’est qu’on n’est pas assez tueurs offensivement. On n’est pas assez opportunistes, je dirais. Parce que même quand on est un peu moins bien dans le jeu, il faut savoir faire mal sur les deux ou trois opportunités qu’on a, surtout avec les joueurs de qualité qu’on possède. Le constat, c’est qu’offensivement, on doit faire plus mal, être plus méchants, plus efficaces et plus perspicaces.

En termes de contenu, quand on compare le match contre le Burundi à celui-ci, quelle analyse faites-vous ?
Comme je l’ai dit tout à l’heure, on a eu beaucoup plus de maîtrise dans le jeu contre le Burundi. Malheureusement, on n’avait pas su concrétiser plus d’occasions. Ce soir, c’était plus compliqué dans le jeu. Il y avait moins de fluidité, plus d’erreurs techniques à mon goût, pourtant le terrain était d’assez bonne qualité. Entre les deux matchs, en termes de contenu, on préfère quand même le match de vendredi face au Burundi.

Quelle appréciation faites-vous de la prestation de Zogbé Luck ?
Votre question résume un peu ce que j’ai dit depuis le début de la conférence. On avait eu plus de maîtrise. On avait travaillé les combinaisons sur le côté pour finir sur des centres. On savait que Sébastien était un très bon joueur de tête. Malheureusement, comme je l’ai dit, il y a des matchs où ça ne se passe pas comme prévu. Encore une fois, ils nous ont posé des problèmes. On n’a pas su servir Sébastien pour qu’il puisse marquer.
Luc a fait un bon match. Il était face à un pied gauche. C’est un très bon joueur. Il a eu de beaux duels à jouer avec lui. Il en a gagné certains, en a perdu d’autres. C’est vrai que Banga est un joueur difficile à prendre. Quand vous vous retrouvez en un contre un, lancé, c’est compliqué. Mais Luc a fait un bon match. Il est monté en puissance. Il était un peu mieux en deuxième mi-temps. Il a bien anticipé quelques ballons aussi. Il a fait un match encourageant pour un jeune qui découvre. C’est sa troisième sélection, son premier et deuxième match à l’extérieur. Il faut quand même le féliciter et reconnaître qu’il a fait un match intéressant.

 

 

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Propos retranscrits par Wilfried KOUMAN
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