‘’Face au Patronat’’ est une tribune d’échanges instituée par la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (Cgeci) avec les différents candidats à l’élection présidentielle du samedi 25 octobre 2025. Le premier invité de ce rendez-vous a été le candidat du Congrès démocratique (Code), Jean-Louis Billon, le mercredi 15 octobre 2025, à la Maison de l’entreprise, au Plateau.
M. Billon a donné sa vision économique de l’emploi et du rôle des entreprises dans le changement qu’il porte. « Le développement de la Côte d'Ivoire ne se fera pas sans vous. Bâtir une économie forte pour atteindre la souveraineté économique. Pour moi, il est essentiel voire primordial de protéger les entreprises locales face à la concurrence déloyale. Avec moi, l'Etat sera un partenaire, pas un obstacle », a-t-il soutenu devant entrepreneurs, cadres, porteurs de projets. Ceux-ci étaient venus nombreux pour partager leurs idées et leurs attentes pour une Côte d’Ivoire ambitieuse et prospère.
L'ambition que le candidat du Code nourrit pour le secteur de l'entreprise passe par le développement du capital humain, l’investissement dans l’agriculture, dans le Bâtiment et travaux publics (Btp). « Je m’évertuerai à la création massive des Petites et moyennes entreprises (Pme) sur cinq ans. Former, soigner et inclure. Voilà ce que j'offre à la jeunesse », a déclaré l’ex-ministre du Commerce, de l'artisanat et de la promotion des Petites et moyennes entreprises (Pme), ajoutant que sous sa gouvernance, chaque ministère rendra des comptes. Pour lui, le développement doit être équilibré et inclusif.
Partisan de la souveraineté économique, l’ancien président de la Chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire (Cci-CI) a dit vouloir identifier et protéger les champions nationaux en les accompagnant et en les encadrant. « Il faut accompagner la préférence locale », a-t-il soutenu. Et de mettre en avant la création de champions nationaux dans tous les secteurs. « Nous ne voulons plus exporter nos matières premières et importer des emplois », a rejeté M. Billon, tout en maintenant que « le niveau d'efficacité est à notre portée ».
Dans sa gestion, l’homme d'affaires espère faciliter l’accès au financement pour les entreprises nationales. Il a ainsi proposé de réformer les régulateurs financiers et de mettre en place un fonds souverain des entreprises. « La bonne gouvernance n’est pas un luxe moral », a martelé le candidat à l’élection présidentielle, annonçant une réduction de la pression fiscale. « Mieux vaut une base large qu’une charge lourde : la croissance naît de la confiance », a-t-il déclaré, prônant la nécessité d’un dialogue sincère entre entrepreneurs et gouvernants. « Vous ne devez rien à l'État et l'État ne vous doit rien. Chacun fait correctement son travail. Dans les pays qui avancent, il y a une véritable osmose entre l'État et le secteur privé », a relevé Jean-Louis Billon.
En abordant le sujet du chômage, le conférencier a été catégorique : « Il faut former pour l'emploi, pas pour le chômage. L'avenir est africain. À nous d'en être les acteurs, pas les spectateurs ».
Dans son mot de fin de la cérémonie, le président de la Fédération ivoirienne des petites et moyennes entreprises (Fipme), Dr Kanigui Ouattara, a invité à la cohésion. « Notre devoir, à l'aube d'un scrutin aussi crucial que l'élection présidentielle, est de préserver nos acquis mais surtout de les renforcer. Le secteur privé est et restera un partenaire incontournable pour relever les défis de l'emploi, de l'industrialisation et de la cohésion sociale », a dit M. Ouattara.