Présidant la cérémonie, le Premier ministre Robert Beugré Mambé a souligné l’intérêt pour tous d’œuvrer de manière constante à préserver la paix, la stabilité et la démocratie, pour l’expression des différences. « La démocratie ne peut pas et ne doit pas s’illustrer par des actes et des paroles de défiance contre l’ordre républicain, les Institutions de la République et la souveraineté du peuple. Parce que bien comprise, la démocratie permet l’expression des différences politiques et devient un moyen de consolidation de la paix. La Côte d’Ivoire, notre pays, est un beau pays parce qu’une mosaïque de peuples, de cultures, de religions et de croyants. Cette diversité doit être davantage perçue comme une force, une richesse, un atout et nous unir dans le respect et l’acceptation des différences », a fait valoir Beugré Mambé. Qui a exprimé « l’attachement du gouvernement, sous la haute autorité du président de la République, à la démocratie et à la paix ».
Il a aussi félicité les jeunes bénévoles pour la paix et, au-delà, les guides religieux, les autorités préfectorales et toutes les forces vives pour leurs contributions à la préservation de la paix, surtout dans le contexte de la présidentielle du samedi 25 octobre 2025. Non sans les exhorter à en faire davantage. « La paix en Côte d’Ivoire dépasse nos personnes. Car il s’agit de garantir la stabilité et le développement harmonieux de notre beau pays. La somme de nos pensées, de nos paroles et de nos actes réalisés dans un esprit de paix, c’est cela qui fait la paix », a recommandé le Premier ministre.
Une exhortation appuyée par la ministre de la Cohésion nationale, de la solidarité et de la lutte contre la pauvreté, Myss Belmonde Dogo. Pour elle, il importe que la Côte d’Ivoire s’appuie sur la diversité de sa population pour solidifier la paix. « Dans aucune localité, dans aucun village en Côte d’Ivoire vous ne trouverez qu’une seule ethnie et une seule religion. La force de la Côte d'Ivoire, c'est sa diversité ethnique, religieuse, son hospitalité, sa solidarité », a déclaré la ministre, en présence de plusieurs collègues, en l’occurrence le ministre de la Promotion de la jeunesse, de l’insertion professionnelle et du service civique, Mamadou Touré ; la ministre de la Culture et de la francophonie, Françoise Remarck ; et le ministre du Patrimoine, du portefeuille de l’État et des entreprises publiques, Moussa Sanogo.
Etaient également présents des présidents d’Institution dont la présidente du Sénat, Kandia Camara, et le président de l’Assemblée nationale, Adama Bictogo.
Myss Belmonde Dogo a salué le travail abattu par les 6 500 jeunes bénévoles pour la paix, repartis sur le territoire national depuis juin dernier pour sensibiliser les populations à la paix. Lesquels ont contribué, selon elle, à enrôler les Ivoiriens dans le combat pour la paix et éviter des troubles lors de la présidentielle récente. « Contrairement au chaos qui avait été prédit par certaines personnes, cette nouvelle génération de jeunes a démontré le contraire. Nous sommes bien loin du bilan macabre de 2011 et de 2020 grâce à cette jeunesse. Parce que ces jeunes ont été formés. Ils ont joué un rôle important et déterminant pour des élections apaisées en Côte d’Ivoire. Ces jeunes ont pris l’engagement de changer le narratif de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, d’avoir un pays en paix. Je peux le dire ici, tout en m’inclinant devant la mémoire des personnes décédées, que nous avons gagné le pari d’une élection apaisée », a-t-elle apprécié.
Consolider les acquis
S’il a reconnu les acquis en la matière, le ministre Mamadou Touré a, pour sa part, relevé la nécessité de les préserver à travers des initiatives comme celle des ‘’Jeunes bénévoles pour la paix’’. D’où le souhait exprimé de travailler à reconduire ce projet. « L’activité des bénévoles a connu un franc succès. Nous avons des élections au mois de décembre. Ils vont continuer le travail jusqu’à fin décembre. Après, nous allons faire une évaluation du travail qu’ils auront fait et à ce moment, peut-être qu’on pourra faire un plaidoyer auprès de vous et auprès des partenaires au développement, à partir des succès enregistrés par ces leaders de jeunes, voir comment nous pouvons pérenniser ces actions », a -t-il dit.
La Coordonnatrice résidente du Système des Nations unies en Côte d’Ivoire, Hélène N'Garnim-Ganga, a réitéré la disponibilité de son institution à accompagner la Côte d’Ivoire dans ses efforts en faveur de la paix et de la cohésion sociale. Car, à l’entendre, la paix est « un mouvement, un engagement qui se pratique tous les jours et dans toutes nos interactions ». « Au côté du pays et de tous les partenaires, nous restons pleinement engagés à soutenir les initiatives locales de cohésion sociale et de dialogue communautaire, renforcer la gouvernance inclusive et la participation citoyenne, promouvoir le rôle des femmes et des jeunes dans la cohésion et la construction de la paix, encourager un développement durable qui ne laisse personne de côté », a soutenu Hélène N'Garnim-Ganga. Qui a également appelé les populations, chacune à son niveau, à s’engager quotidiennement à préserver la paix et à favoriser le développement et le bien-être des populations. « En n’œuvrant pas pour la paix avec intention, on se désolidarise de cet effort de contrepoids face à la guerre, face à la violence. Cette journée n’est donc pas qu’une commémoration, elle doit être un appel à notre responsabilité collective, chacune et chacun d’entre nous. La paix ne se décrète pas, elle se construit à l’école, dans les familles, sur les marchés, dans les villages, sur les réseaux sociaux et dans nos institutions. La paix est l’affaire de toutes et de tous, elle doit être protégée chaque jour », a indiqué l’‘’ambassadrice’’ des Nations unies.