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Législatives du 27 décembre: Les vraies raisons des candidatures de Stéphane Kipré, Arthur Dalli et Lasm Blaise

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Publié il y'a 2 heures
22.11.2025
Le chapeau

La Commission électorale indépendante (Cei) a annoncé, le mardi 18 novembre 2025, avoir retenu 1 143 candidats sur les 1 162 dossiers déposés pour les élections législatives du 27 décembre prochain. Ces candidatures couvrent un total de 1 415 personnes, dont 185 femmes et 1 230 hommes, a précisé le président de l’institution, Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, lors d’un point-presse, au siège de la Cei, à Abidjan-Cocody.

Parmi les candidats retenus, figurent vingt-deux (22) cadres du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (Ppa-Ci), dont Stéphane Kipré, vice-président du parti, Prince Arthur Dalli, président intérimaire de la jeunesse et maire de Lakota, ainsi que Lasm Blaise, secrétaire général adjoint du Ppa-Ci, actuellement incarcéré au Pôle pénitentiaire d’Abidjan. Cette présence de cadres du parti dans la course aux législatives suscite de nombreuses interrogations, surtout après le communiqué publié le 6 novembre par le Ppa-Ci. À l’issue d’un comité central, le parti de Laurent Gbagbo avait annoncé qu’il ne participerait pas aux élections, estimant que « les conditions d’élections crédibles ne sont pas réunies ». Le parti dénonçait un « environnement socio-politique délétère » marqué, selon lui, par « la répression, les persécutions et le harcèlement judiciaire ». 

Pourquoi les trois cadres susnommés ont-ils choisi de se porter candidats aux législatives ? Selon nos sources, leurs motivations relèvent, avant tout, d’une logique personnelle et stratégique, plus que d’une volonté de défier la direction du Ppa-Ci. Les candidatures de Stéphane Kipré et Prince Arthur Dalli seraient principalement motivées par leur situation judiciaire sensible. Tous deux sont sous contrôle judiciaire depuis plusieurs années. Pour Stéphane Kipré, cette mesure avait été renforcée, trois mois avant les élections régionales et municipales. Ils sont interdits de sortie du territoire et doivent se présenter tous les quinze (15) jours devant le Pôle pénal économique et financier.

Se porter candidats aurait donc un objectif clair : bénéficier de l’immunité parlementaire, laquelle protège les députés contre toute poursuite ou arrestation, sauf en cas de flagrant délit ou d’autorisation expresse de l’Assemblée nationale. « Ce n’est ni un défi lancé au président Laurent Gbagbo, ni aux militants », glisse un proche des concernés. « C’est une question de survie. Ils cherchent à se prémunir contre des poursuites qu’ils jugent injustes », ajoute la source.

Concernant Lasm Blaise, incarcéré le 29 septembre dernier, pour « pour appel à l’insurrection, trouble à l’ordre public et inobservation d’une décision du Conseil constitutionnel », selon son avocate, mais non encore jugé, la motivation est similaire. Bien que détenu, ce cadre originaire de Dabou (région des Grands Ponts) conserve ses droits civiques et politiques, ce qui lui permet de se présenter à une élection. « Il veut être député pour bénéficier, lui aussi, de l’immunité parlementaire », croit savoir un proche de la direction du Ppa-Ci. Selon ce dernier, Me Roselyne Serikpa, l’avocate de Lasm Blaise, prévoit de déposer, dans les prochains jours, une demande de liberté provisoire, afin que son client puisse conduire normalement sa campagne.

« Les démarches des trois cadres, Stéphane Kipré, Arthur Dalli et Lasm Blaise,  ne doivent pas être interprétées comme une défiance envers Laurent Gbagbo ou la ligne officielle du Ppa-Ci », insiste le proche de la direction du parti de gauche. Les trois cadres, visés, depuis hier, par une décision de révocation de leurs fonctions du Ppa-Ci, seraient confiants dans leur capacité à remporter des sièges dans la prochaine législature. Ils envisageraient, s’ils sont élus, de mettre leurs victoires au service du Ppa-Ci.

 

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Venance AKA
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