Amadou Coulibaly a commenté l’actualité politique, marquée par de nombreuses arrestations de personnes ayant participé aux manifestations initiées par le Front commun du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (Ppa-CI) et du Parti démocratique de Côte d’Ivoire-Rassemblement démocratique africain (Pdci-Rda).
« Toutes les personnes qui ont été arrêtées sont dans des procédures judiciaires. Certaines ont été jugées et condamnées. D’autres sont encore en instruction. Toujours est-il que le processus judiciaire est engagé. J’entends bien ces appels au dialogue mais c’est avant qu’il fallait les lancer », a asséné le porte-parole du gouvernement, soulignant que les opposants avaient déjà été prévenus que « force allait rester à la loi ». « Il faut que les gens apprennent à respecter l’Etat. Cette pratique, qui veut que nous violions les textes du pays et qu’après on fasse appel à une armada de religieux, de chefs traditionnels pour venir demander pardon, alors qu’on est à la base de la mort de nombreux citoyens, de nombreux blessés et de nombreuses destructions de biens privés et publics, je pense qu’à un certain moment il faut pouvoir arrêter et que tous ceux qui commettent ces actes-là puissent répondre de leurs actes. Déjà, rien que ça », a martelé Amadou Coulibaly.
Cependant, il a laissé entendre que la grâce présidentielle peut être une option pour régler cette situation. Sans toutefois se substituer à la justice. « Tous ceux qui ont enfreint les lois du pays vont subir la rigueur de la loi. Je pense que tous ceux qui appellent aujourd’hui au pardon auraient dû le faire avant. Nous avons eu pratiquement une dizaine de morts au cours de ces évènements, c’est vrai que c’est bien moins que ce que nous avons eu en 2020 avec un peu plus de 80 morts, mais chaque mort est une mort de trop. Il faut qu’on apprenne à respecter la vie », a-t-il martelé. « On ne peut pas continuer à provoquer des morts et à venir demander pardon après. Il faut qu’à un moment, les gens assument leurs responsabilités. Tous ceux qui ont appelé à manifester savent très bien qu’ils sont co-auteurs de tout ce qui s’est passé, aussi bien en termes de perte en vie humaine, en termes de blessés, en termes de destruction de biens », a-t-il dit catégorique.
Même s’il a rappelé le principe de la séparation des pouvoirs, le porte-parole du gouvernement s’est laissé aller à des commentaires. « Nous ne voyons pas donc comment le gouvernement pourrait interférer dans des procédures judiciaires qui sont engagées. Donc, la justice fera son travail », a-t-il indiqué, affirmant que « la séparation des pouvoirs est une réalité dans notre pays ». Cependant, il a fait savoir que dans le cadre des poursuites pour trouble à l’ordre public, « il est de la responsabilité de l’Etat de garantir l’ordre et la sécurité pour tous les citoyens. A partir de ce moment, oui, le ministère de la Justice peut initier des poursuites via le procureur pour tout ce qui est trouble à l’ordre public ».
Concernant les mineurs incarcérés à la prison d’Agboville en raison de leur participation à une marche de l’opposition en période électorale, Amadou Coulibaly dit Am’s s’est montré imperméable. « Ces mineurs se sont certainement retrouvés dans cet environnement carcéral parce qu’ils ont été impliqués d’une façon ou d’une autre dans les violences des manifestations qui ont eu cours. Ce n’est pas parce que vous êtes mineur que vous devez bénéficier des passe-droits pour violer les lois de votre pays. Donc ils subiront la rigueur de la loi comme tous les autres », a-t-il coupé court.
Le porte-parole du gouvernement s’est prononcé sur la fourniture de carburant au Mali. Pour lui, il s’agit d’activités purement libérales, économiques et privées. « Il n’y a aucune décision de la Côte d’Ivoire d’empêcher que le commerce qui a toujours existé entre nos deux pays se poursuive. Et c’est ce qui se poursuit. Il n’y a pas d’initiative particulière, ce sont des relations commerciales qui existent entre certains opérateurs et la Côte d’Ivoire. Donc il faut voir cela uniquement dans le cadre commercial », a assuré le porte-voix du gouvernement ivoirien.
Le prochain Conseil des ministres se tiendra le mercredi 3 décembre 2025, en raison de conflit de calendrier, a-t-il fait noter.